Heureux en peinture
Atelier du 28 Mai 2016 .Odile.
Le matin à l’aube, je monte mon chevalet, je prends ma toile… j’étends des couleurs et je sens le bonheur m’envahir.
C’est la lumière du paysage qui entre en moi et je m’éclaircis, ma poitrine s’allège, tout mon être s’envole tel un ballon qu’on vient de lâcher. Et je vois la prairie et son troupeau derrière le rideau d’arbres, je vois le hameau caché dans le vallon, la mer infinie au-delà du cap, les chalutiers tapis derrière l’horizon. La brise me lèche, le soleil me caresse, je monte, je monte, je monte…
Et quand mon ballon atteint le soleil et finit par éclater, pas de chute aux enfer, foin d’animal triste et de gueule de bois, je me retrouve là, assis sur mon pliant, devant mon chevalet, et je reprends mon pinceau, envahit de beauté. Et j’étale la pâte, et je marie les couleurs, j’ajoute et je retranche, recouvre la toile à grands traits puis reviens ici et là, tour à tour emporté et hésitant. Je suis le Créateur, non celui du monde mais celui d’un tableau qui veut rendre sa beauté.
Le soir au crépuscule, je prends ma toile, démonte mon chevalet et rentre, épuisé et heureux.
Dieu se reposa le septième jour. Personnellement, je m’effondre dans mon fauteuil et laisse la plénitude me bercer en me récitant un Haïku qui tombe un peu comme un cheveu vert dans une soupe à la tomate mais qu’importe…
Un piment
Donnez-lui des ailes
Libellule rouge
Francis