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17 janvier 2013

LE TEMPS ET LA TRACE au 12 Janvier

Atelier d'écriture du 12/01/13 Lagrand – Odile POMMIER

 

LE TEMPS ET LA TRACE

 

Consignes : venir à l'atelier avec un objet qui évoque le temps. Une fois tout le monde salué, sanctifié, bonnannéïfié et surtout la santé, s'asseoir autour de la table, prendre un stylo et des 5 premiers mots qui traversent la route de l'esprit sur une bande de papier, saisir délicatement ces mots, les extraire des fibres de cellulose du papier puis les passer à son voisin de droite.

Ainsi (c'est pourquoi il faut une table dressée en cercle), de ce fait, comme un présent, un rituel de potlatch annuellisé, pour asseoir l'avenir au regard du passé, on reçoit de son voisin de gauche ses mots : écrire une phrase contenant les mots du premier voisin de gauche°, puis une autre avec de ceux du voisin de gauche de son voisin de gauche*, enfin, avec ses propres mots#, écrire.

 

Proposition de MOP : L'amour / Etoile / Terre / Corps / Passeport °

 

=> L'Amour céleste entre l'Etoile et la Terre a donné naissance à mon Corps, qui, par cette union, est devenu un Passeport, une passe sur la mer de l'oubli menant au port de la conscience de soi dans le grand-tout.

 

Proposition de J-P Camus (rebaptisé pour l'occasion : Jean Pie Erre de Résurrection en Résurrection la Croix d'hier s'Amuse) : Amour / Joie / Pardon / Joli / Feuille*

 

=> De cet Amour incarné émerge la pensée de la Joie et du Pardon, que le temps a transformé en culture de l'écriture sur de Jolies Feuilles.

 

Proposition de Moâ : Cycle / Eternel-retour / Néant / Unité / Fosse #

 

=>Ce Cycle de l'Eternel-retour me tire du Néant de l'infini entre le zéro et le zen, Unités du compte avant la Fosse.

 

Parmi ces trois phrases-fruits, choisir un incipit - un fragment - qui contient un germe de récit, rempoter le germe, l'arroser, le regarder, le couvrir de baisers, s'émouvoir, laisser courir sa main sur le corps du texte ; petit à petit, il bourgeonnera sur la feuille :

 

 

Cycle

 

L'amour céleste entre l'étoile et la terre a donné naissance à mon corps, qui, par cette union, est devenu un passeport, une passe sur la mer de l'oubli menant au port de la conscience de soi dans le grand-tout. De cet amour incarné émerge la pensée de la joie et du pardon, que le temps a transformé en culture de l'écriture sur de jolies feuilles.

Ce cycle de l'éternel-retour me tire du néant de l'infini entre le zéro et le zen, unités du compte avant la fosse. ...“

 

Refermant ce livre ouvert à cette page hasardeuse que je venais de lire, découvert au fil de mon errance sur le chemin creux de la futaie, je me mis à penser. Mais qui a pu donc écrire ceci ?

Mais qui a égaré ce livre sur ce chemin ?

Pourquoi les pages se sont-elles ouvertes là ?

Pourquoi a t-il fallu que je les lise ? Pourquoi cela me fait-il de plus en plus d'effet de profondeur quand je lis les sens cachés entre les mots ?

Comme une pyramide de cristal le temps minéral se dépose couche après couche, formant des figures parfaites, paradoxe de l'entropie – énergie du possible – qui dessine et ordonne les atomes de vide. Le temps grandit comme les cristaux. Ce temps qui s'écoule entre le 0 et l'∞ se distingue du néant du grand-tout. Le temps est l'espace de la prise de conscience de l'individu et de sa perception de la fin qui guette chaque corps pour s'en repaître. Les corps qui se succèdent sur cette terre ont créés une force allant au-delà d'eux-même. Ils se sont transmis de l'un à l'autre, comme les cristaux alignant leurs couches d'atomes, des éléments communs, divers fruits du hasard. Ces fruits, périssables, rendus éternels dans l'espace de la pensée des corps, sont chargés d'énergie alternant la force et la faiblesse.

La recette du vin s'est t-elle révélée d'elle-même ou a t-elle été découverte ? Toujours est-il que le vin, fluide flottant au gré des flots entre force et faiblesse de la foi, le vin est devenu au même titre que le pain, un symbole de la vie révélée, de la vie cultivée ; de la culture de la vigne est née la culture écrite sur les feuilles.

Rien n'est plus futile et fragile, rien n'est moins utile avant l'état létal.

Ce fil d'Ariane est le chemin de la pulsation vitale, du battement de cœur et du clin d'œil du cil de la bactérie. Le vin conduit à l'ivresse de la vraie vie qui nous hisse à considérer que le grain et l'ivraie ne peuvent point être appréhendés séparément.

Tout est en tout et inversement.

Je cheminai ainsi dans mes pensées sans m'apercevoir que le sens de mes pas me guidaient sans que je le visse vers ta chambre, ma mie, pourquoi fus-je donc ainsi debout devant ta porte ?

Pourquoi m'ouvris-tu ?

Pourquoi élargir l'espace de l'espèce en écartant tes bras ?

Pourquoi m'accueillir avant que nous nous transformions en fossiles, vie en creux dans la pierre ?

 

Le temps passa, la vie sauta tous les obstacles qui se présentaient à elle jusqu'à ce que ces phrases s'écrivent d'elles-même sur les pages égarées dans la futaie.

Nous étions revenu au début de l'Eternel-retour.

 

C'est là que je m'endormis, le livre m'échappa et tomba à terre...

 

 

 

Une fois le germe fleuri, le lire à l'assemblée et le glisser dans un foulard : comme un Epi de Fanny on tire au hasard des textes produits. On bine la plate-bande de texte ainsi désignée en glissant au gré de l'arrosage de nouveau un incipit dans l'engrais, ainsi que des objets d'inspiration amenés : bouteille vide, bouteille de vin à 1/3 pleine, tortues, fossiles, réveil ancien, pyramide en bronze, nid, pinceau japonais que j'ai pris pour une flûte...

 

Fruit cultivé par MOP :

 

Ce matin, tu me réveilles de tes baisers sur mon corps, j'ai mal au crâne, trop bu ou pas assez de vin dans mes tempes. Ton souvenir de tes bras qui m'accueillent sur le bas de porte de ta chambre me reviennent au mental.

L'amour céleste entre l'étoile et la terre a donné naissance à mon corps, qui, par cette union, est devenu un passeport, une passe sur la mer de l'oubli menant au port de la conscience de soi dans le grand-tout.

 

Mon livre, tombé par terre hier au soir, laisse apparaître deux passeports. A nous de choisir, partir ou rester enlacés et continuer à cultiver nos joies, nos pardons que le temps transforme en écriture sur de jolies feuilles d'où émerge l'amour du tout. Nous irons peut-être un jour les jeter à la mer vers l'infini, dans le néant se fondront comme nos corps guettent la fosse vers le retour à terre.

 

 

Parcelle de texte cultivé par Jean-Pierre Camus :

 

Lettre d'Amour

 

« Pardon, ma jolie. La joie est inscrite sur cette feuille : c'est une déclaration d'amour »

 

Ce matin, mon réveil doré sonne 7 heures.

Ma première pensée : c'est vous, Madame.

Me princesse

Ma duchesse

Ma tristesse... parfois

Ma paire de fesses aussi...

Mon adorée.

 

Cela fait 45 ans que je vous aime, Madame.

Notre amour est une pyramide dorée inversée.

C'est à dire qui repose sur sa pointe et sa base soutient l'infini de notre ciel.

 

1968 – Notre avenir commun repose sur un minuscule point de passion torride, mais instable, de nos corps à satisfaire. Peu à peu, la pyramide s'élargit, l'amour, le vrai, prend du corps, de l'épaisseur, du coffre. L'or remplace le doré, dans cette pyramide qui enfle, qui enfle, qui enfle...

 

2013 – La base pyramidale, sans cesse en expansion, élargit la diagonale des forces. Des forces d'amour, bien sûr ! Eros se transmute en Philaë avec le temps, Philaë en Agapa, félicité, félicité !...

 

Agapa :

C'est la fête de notre Amour transcendé avec un grand A majuscule, c'est l'authentique Complicité avec un grand C.

C'est le grand partage avec un petit p parfois.

C'est aussi l'appellation contrôlée et la marque de cette bonne bouteille de Côte du Rhône Village que nous ouvrirons ce soir pour fêter et arroser tout cela.

 

Agapa : 14°5 d'alcool de joies à contrôler, Madame, comme 45° de folie exponentielle et de vie commune à assumer : comme je vous aime, Madame.

 

Greffe en forme de réponse que j'ai marcoté, écrivant au féminin :

 

Monsieur,

Vous me trouvez charmée de tant d'ivresse qui traverse vos yeux mouillés d'émotion. C'est vrai que votre pointe première que j'eus appréciée en son temps, cette petite graine de pharaon contemplant le désert bordé de Sphinx, de cette pointe première de la pyramide il fut un enchantement d'enfantement. Je m'étonne ici que vous oubliâtes le résultat de nos ébats d'alors, transformant nos petites graines en enfants grandissants qui maintenant veillent sur nous, évitant ainsi que nous nous transformions en caramel mou. Et je m'inquiète aussi pour vous, car voyez-vous, cette idolâtrerie d'amour de la Femme avec un grand F, avec de grands F(s) comme Femmes Fatales, Femmes Fragiles, Femmes Fofolles, Femmes enFants, ces effets de F qui anime la vision de certains Hommes mystifiés n'est que le résultat de la force qui traverse notre espèce humaine, rendant divin le divan de la vie, cette pulsion qui nous traverse avant que la vie ne verse.

 

Je suis charmée de tant de fidélité à ma personne que vous me témoignez, faisant fi que dorénavant nous serons alités, mais sans espoirs de trapèzes volants et de figures complexes que nous formions autrefois.

Rappelez-vous, Monsieur, que ces figures nous ont permis de découvrir ensemble l'art du nid, entrelacs de fils d'amour, pour protéger les fruits de notre passion, qui, au gré du souffle de Pan, transmuta Eros en Philaë.

Mais ne trouvez-vous point que votre amour vous aveugle ?

Ne vous apprêtez point à piétiner nos 45° de folie exponentielle et de vie commune ? Votre passion soudaine pour Agapa qui vous nargue du haut de ses 14°5 ne va t-elle pas vous entraîner sur une pente plus raide jusqu'à vous faire chuter dans un abîme où même Ulysse ne pourra vous tirer ?

Car, et c'est là que le bât blesse, cette vigne, cette muse, cette gamine d'Agapa m'agace car c'est une garce, jouant les ingénues, rendant gaga quiconque l'agrippe et la boit.

Méfiez-vous, mon aimé, de votre soif des inconnues.

Il est des chimères qui mènent droit à l'espace de l'ombre.

 

L'horloge qui tintinnabule encore vous guidera t-elle par son chemin de tic-tac vers moi ? De cet amour incarné émerge la pensée de la joie et du pardon, que le temps a transformé en culture de l'écriture sur de jolies feuilles. Voyez-vous, je suis jalouse et je vous aime encore, Monsieur.

 

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