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26 février 2013

ATELIER NOUVELLES à GAP / NEFFES - SAMEDI 16 FEVRIER 2013 - J.P. CAMUS

ATELIER NOUVELLES  à  GAP /  NEFFES  -  SAMEDI 16 FEVRIER 2013  -

 

Atelier organisé par Odile Pommier et animé par Nicole VOLTZ

 

1/  Généralités sur la nouvelle :

 Littérature d’étonnement, c’est un événement inouï qui a eu lieu. La nouvelle est faite pour être lue d’un coup, en une fois(Gide). C’est un sujet restreint unique et étonnant, mettant en scène un seul personnage.

C’est le récit d’une rupture dans l’action. Une transition doit s’opérer dans la nouvelle, soit dans le personnage soit dans l’action. Il y a un avant et un après, comment le personnage va t’il s’en sortir ?

C’EST LE RECIT D’UNE CRISE… …

2/  Deux propositions d’écriture :

 A/ Un personnage arrive dans un lieu.  – Prendre le temps de poser le lieu et le personnage  -   puis….    Crise.

Rêver au personnage, lui donner un nom ou une initiale, son age etc. – le décrire, physiquement et psychologiquement.

Il arrive dans un lieu,  → il se passe quelque-chose → déroulement → fin.

 

B/ Un personnage fait un geste répétitif ou quotidien, puis un souvenir lui revient à la mémoire.

Ce souvenir lui restitue un germe de crise   -   question non résolue  -   cela le branche sur ce que (ou qui) dans sa vie actuelle ne va pas.

 

 -  ECRITURE DE LA NOUVELLE  -  JE CHOISIS LA PROPOSITION A-

 

Texte brut de décoffrage ce samedi 16 février 2013

 

NOUVELLE HOSTO-BIOGRAPHIQUE D’UN INSTANT DE CRISE

 

- Je reprend conscience.   -   Enfin presque ! ……

Dans l’ambulance, un médecin et deux infirmières s’agitent. L’une remplie ma fiche signalétique, elle épelle consciencieusement ce qu’elle écrit, sous la dictée de sa collègue  qui me questionne. Je suis dans le sirop, je ne puis les décrire, sauf que celle qui se penche sur moi pour recueillir le souffle de mes réponses a une très jolie poitrine. Un peu comme une bavaroise, les seins gracieusement remontés, mettant en valeur son « sillon de la joie » comme dit mon copain Ernest.

- Albert C.  -  69 ans,  ( j’ai encore la force de penser que c’est mon année érotique)  -  Ancien blond, toujours barbu de 1M73, je suis vêtu d’un seul tee-shirt trop court, et je me sens bousculé, chamboulé, par les embardées du véhicule du S.A.M.U…  …  …  Le chauffeur conduit vraiment comme un dingue ! … pas possible.

 -                     Quoi ? !!  - Mon numéro de Sécu ? :  1 -  42  -  11  -  75… Pffuuttt, je glisse à nouveau dans le potage. J’ai juste le temps d’entendre le toubib qui hurle :

-                     « Vite, les pinces !.. L’électro.. est plat !… »   … … …

  Et je flotte… Je suis bien. L’élément liquide me convient : Je suis chez moi…fluide, depuis toujours, depuis le début de tout.

Que s’est il passé ?  -  J’y repense confusément dans un nébulisât de brouillard accueillant. Depuis le milieu de l’après-midi, la tête me tournait dès que je me tenais debout, et de plus en plus au fur et à mesure que la soirée avançait. Après les « infos », je me suis couché sans souper et vers 21 heures je me suis levé pour aller aux toilettes. Depuis black-out complet.

Marie C., mon épouse, m’a trouvé évanoui sur le “trône” et. ……….

 

Albert, Albert, je le secoue, je le secoue… … Rien n’y fait.  Je lisais tranquillement dans notre lit, à coté de lui. J’étais anxieuse car depuis ce midi, il se plaignait de troubles inquiétants. Et depuis ses quatre infarctus, je suis toujours sur mes gardes, quelquefois la peur au ventre de le retrouver raide à coté de moi, un beau matin.

Albert ! Je lui donne des claques. Il est blanc…presque diaphane déjà. Je m’approche pour écouter son souffle : Ca racle dans sa vieille carcasse – RRRRSSSHH, RRRRSSSHH, RRRRSSSHH puis d’un coup PFUUUTTTT. Il s’est vidé de tout son air comme une montgolfière en fin de parcourt. Puis, plus rien… rien !      Et je me suis dit :   « Il est mort !!    Ca y est : il  est  mort. »

 Vite le « 15 »  -   POMPIERS  -   S. A. M. U.  -  Ils me conseillent de me réfugier chez une voisine, mais c’est elle qui est venue me soutenir, me secourir.

Après, c’est dans ma tête que ça s’est embrouillé. Tout est allé trop vite. Je ne me rappelle plus l’ordre des événements. J’ai entendu un inconnu parler de « mort cérébrale » de « coma dépassé ». Je me suis réfugiée dans un petit coin de la maison, en boule, repliée sur moi-même, et j’ai attendu.

 

Des chocs électriques très douloureux me sortent du « trou noir » aquatique ou je baignais béatement, benoîtement, dans un néant protecteur absolu.

Le toubib m’a scotché sur la poitrine deux larges électrodes qui me choquent toutes les 5 secondes. En général je ne suis pas très douillet, et adepte depuis l’age de 12 ans des techniques les plus avancées du contrôle mental par le yoga et autres psychologies orientales ou pas, je résiste passivement à la douleur.

 Mais là !… JE HURLE : « Docteur vous me faîtes mal… merde »

Me répond aussi fort : « Mais je vous sauve la vie…bordel »

« oui O.K., mais vos plaques sont placées sur mes tétons et c’est insupportable »

Il arrête son bazar, déplace un peu les électrodes et remet sa gégène en route ; c’est à peine plus tolérable. Je suis toujours à moitié à  poil avec mon vieux maillot trop court, et ayant réussi à détourner mes pensées de mes douleurs immanentes, je lui dit :

 « J’ai froid aux pieds ».

« C’est bon signe »

« Oui, mais j’ai les pieds gelés »

« Il fait au moins 30 dans l’ambulance, résistez mon vieux »

Je reconnais le lieu, nous venons de passer le péage de La Saulce. Toujours une secousse toute les 5 secondes, quel dysorgasme. L’ambulance passe l’aéroport à 140, la côte puis la grande ligne droite limitée à 70, à 145, sirène en action. Il est 22H30, nous traversons Gap à fond la caisse. La mienne de grosse caisse est à nouveau en train de défaillir. Nous arrivons à l’hosto, l’infirmière à la belle poitrine me débranche la gégène et… … … … Je sombre à nouveau dans un coma qui n’a rien d’artificiel.  Ou plutôt :  je meurs à nouveau et sérieusement cette fois.

 Nous sommes vendredi soir…

  

Je me ronge les sangs, à tourner en rond à la maison. Je ne sais pas suffisamment conduire ne pleine nuit pour monter à Gap. 

Ils m’ont dit avant de partir … enfin le S.A.M.U. … d’appeler l’hôpital après une heure du matin. C’est long.

La voisine est retournée dormir chez elle. Je peux l’appeler si je veux, mais pour quoi faire ?

J’attend – pas de télé, pas de radio, même un livre ne me calme pas. Que vais je devenir ?  Cela fait un moment que je me fais à l’idée d’un prochain veuvage, d’une probable rupture du contrât… Mais non, pas maintenant ! C’est trop tôt. 

Une heure moins cinq   -   j’arrache le téléphone de son socle.

 

« Allô, les soins intensifs de cardiologie ? »

« Oui, je vous écoute »

« Je suis madame C., j’appelle pour avoir des nouvelles de Monsieur C.

« Ne quittez pas, je vous passe le cardiologue de garde »

« Merci »

« Oui, bonsoir madame. Voilà, Monsieur C. se stabilise. Il a fait un B.A.V. avec une embolie pulmonaire bilatérale, suite à une thrombophlébite du bras gauche provoquée par les perfusions. Nous craignons une endocardite et nous l’avons pour l’instant mis sous stimulateur exogène en attendant de pouvoir lui poser un pace-maker si possible. »

« Oui merci, mais comment va- t- il ? »

« Ne vous faites pas de soucis, il est toujours dans un coma réactionnel, mais nous ferons tout notre possible pour maîtriser la situation et le tirer de là… »

 

 

 

Je me suis réveillé dimanche matin.

 

J’étais bien, totalement décontracté. Totalement pris en charge, nourri, blanchi, lavé, chouchouté … dorloté !

 

Tout le personnel me regardait comme un miraculé !  C’est encourageant et gratifiant.

 

 

Mais quand même :

c’est ma deuxième fois en deux ans

que je meurs un vendredi soir

et que je ressuscite un dimanche matin !

 

Dites le moi à la fin,  qui suis-je vraiment ???

 

 

 3/  Sentence de la « capo di capo » Nicole V. de l’atelier  :  

  Alléger le texte   ( beaucoup) !!

 

 

    

-  RE-ECRITURE DE LA NOUVELLE (version light – 0% de mots inutiles- )  -

 

INSTANT DE CRISE

 

- Je reprend conscience.   -   Enfin presque ! ……

Dans l’ambulance, médecin et infirmières s’agitent. L’une remplie ma fiche signalétique, elle épelle consciencieusement ce qu’elle écrit, sous la dictée de sa collègue. Dans le sirop, je ne puis les décrire, sauf que celle qui se penche sur moi a une très jolie poitrine.

- Albert C.  -  69 ans  -  Ancien blond, toujours barbu de 1M73, yeux bleus, je suis vêtu d’un seul tee-shirt trop court, et je me sens bousculé, chamboulé, par les embardées du véhicule du S.A.M.U. .  Dehors - 40 cm de neige – nous roulons à 140 !

 -                     Comment ? !!  - Mon numéro de Sécu ? :  1 -  42  -  11  -  75… Pffuuttt, je glisse à nouveau dans le potage. J’ai juste le temps d’entendre le toubib qui hurle :

-                     « Vite, les pinces ! …  L’électro.. est plat !… »   … … …

Et je flotte… Je suis bien. L’élément liquide me convient : Je suis chez moi…fluide, depuis toujours, depuis le grand commencement, le début du tout.

Que s’est il passé ?  -  J’y repense confusément dans un nébulisât de brouillard accueillant. Depuis le milieu de l’après-midi, la tête me tournait dès que je me tenais debout.  Je me suis couché tôt et vers 21 heures je me suis levé pour aller aux toilettes. Depuis black-out complet.

Marie C., mon épouse, m’a trouvé évanoui sur le “trône” et. ……….

 

Albert, Albert, je le secoue, je le secoue… … Rien n’y fait.  Je lisais tranquillement dans notre lit, à coté de lui. J’étais anxieuse car depuis ce midi, il se plaignait de troubles inquiétants. Depuis ses quatre infarctus, je suis toujours sur mes gardes, quelquefois la peur au ventre de le retrouver raide à coté de moi, un beau matin.

Albert ! Je lui donne des claques. Il est blanc…presque diaphane déjà. Je m’approche pour écouter son souffle : Ca racle dans sa vieille carcasse – RRRRSSSHH, RRRRSSSHH, RRRRSSSHH puis d’un coup PFUUUTTTT. Il s’est vidé de tout son air. Puis, plus rien… rien !      Et je me suis dit :   « Il est mort !!    Ca y est : il  est  mort. »

 Vite le « 15 »  -   POMPIERS  -   S. A. M. U.  -  Ils me conseillent de me réfugier chez une voisine, mais c’est elle qui est venue me soutenir, me secourir.

Après, c’est dans ma tête que ça s’est embrouillé. Tout est allé trop vite. Je ne me rappelle plus l’ordre des événements. J’ai entendu un inconnu parler de « mort cérébrale » de « coma dépassé. » Je me suis réfugiée dans un petit coin de la maison, en boule, repliée sur moi-même, et j’ai attendu.

 

 Des chocs électriques très douloureux me sortent du « trou noir » aquatique ou je baignais, dans un néant protecteur absolu.

Le toubib m’a scotché sur la poitrine deux larges électrodes qui me choquent toutes les 5 secondes. En général je ne suis pas très douillet,  je résiste passivement à la douleur.

 Mais là !… JE HURLE : « Docteur vous me faîtes très mal… merde »

Me répond aussi fort : « Mais je vous sauve la vie…bordel »

« oui O.K., mais vos plaques sont placées sur mes tétons et c’est insupportable »

Il arrête son bazar, déplace un peu les électrodes et remet sa gégène en route ; c’est toujours intolérable. Je suis toujours à moitié à  poil avec mon vieux maillot trop court. J’ai réussi à détourner mes pensées de mes douleurs immanentes.

« J’ai froid aux pieds ».

« C’est bon signe »

Je reconnais le lieu, nous venons de passer le péage de La Saulce. Toujours une secousse toute les 5 secondes, quel dysorgasme. Il est 22H30, nous traversons Gap à fond la caisse. La mienne de grosse caisse est à nouveau en train de défaillir. Arrivés à l’hosto, l’infirmière à la belle poitrine me débranche la gégène et… … … … Je sombre à nouveau dans un coma qui n’a rien d’artificiel.  Ou plutôt :  je meurs à nouveau et sérieusement cette fois.

  Nous sommes vendredi soir…

 

 Je me ronge les sangs, à tourner en rond à la maison. Je ne sais pas suffisamment conduire ne pleine nuit pour monter à Gap. 

Ils m’ont dit avant de partir … enfin le S.A.M.U. … d’appeler l’hôpital après une heure du matin. C’est long.

J’attend – pas de télé, pas de radio, même un livre ne me calme pas. Que vais je devenir ? -  Une heure moins cinq   -   j’arrache le téléphone de son socle.

 « Allô, les soins intensifs de cardiologie ? Je suis madame C., j’appelle pour avoir des nouvelles de Monsieur C. »

 « Oui, bonsoir madame. Voilà, Monsieur C. se stabilise. Il a fait un B.A.V. avec une embolie pulmonaire bilatérale, suite à une thrombophlébite du bras gauche provoquée par les perfusions. Nous craignons une endocardite et nous l’avons pour l’instant mis sous stimulateur exogène en attendant de pouvoir lui poser un pace-maker si possible. »

« Oui merci, mais comment va- t- il ? »

« Ne vous faites pas de soucis, il est toujours dans un coma réactionnel, mais nous ferons tout notre possible pour maîtriser la situation et le tirer de là… »

 

Je me suis réveillé dimanche matin.

 

J’étais bien. Totalement décontracté. Complètement pris en charge, nourri, blanchi, lavé, chouchouté … dorloté !

 Tout le personnel me regardait comme un miraculé !  C’est encourageant et vraiment gratifiant.

 

 Mais quand même :

c’est ma deuxième fois en deux ans

que je meurs un vendredi soir

et que je ressuscite un dimanche matin !

 

 Dites le moi à la fin,  qui suis-je vraiment ???

 

 

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