Atelier 14/12/2013 JPC réécriture texte introduction et fin possible.

Décembre 2013  -  reprise 1^er texte de J.P. sur l’origine du cri  - (éradication de Dago)

LA GLANDE AUX JEUNES, NAIT    - N° 5 -   J.P.  CAMUS  -

          Affalé  sur son lourd char, tiré par ses huit bœufs bourguignons, Henri 1^er  s'étira en baillant mollement. Comme toujours l'insomnie de sieste l'épuisait. Pourtant son déjeuner pour une fois fût plutôt léger.

• Deux carcasses et cuisses de faisans grillées sur la braise, juteuses, juste à point !
• Un quartier de jambon de sanglier, cuit de la veille et à finir avant l’arrivée des mouches d'août, toujours si voraces.
• Un gerbaum de Moulin à Vent A.O.C. pour déjà faire glisser ce petit en-cas. Presque une mise en bouche.

Il avait préparé trois gros Banons, que son cousin de Saint-Géniez lui avait fait porter, mais même mastiquer du "mou" l'épuisait.

Délaissant fromages et pâtisseries, il engloutit quatre grosses poignées de fruits piochées directement au compotier.

Henri éructa, étouffa un nième bâillement. La soirée s'annonçait épuisante.

D'abord, avant toute action, une urgence : Se reposer. Ne pas risquer d'entreprendre quoi que ce soit d'inutile. Le sommeil porte à la réflexion, c'est bien connu, et Henri bercé par les mouvements lents du char, s'enfonça, s'engloutit dans une quiétude, une torpeur puis une perte de conscience rassurante.

Les bœufs, habitués, menaient cet équipage chancelant, vers Aix en Provence. On les attendaient aux thermes pour soigner ses crises de goutte!  La douleur irradiante, pulsatile, intolérable ressentie, malgré le Laudanum, dans le pouce écarlate et raide de son pied droit, finissait par le réveiller tout le temps.

Son cousin provençal lui avait suggéré de venir prendre les eaux, à Gréoux les bains ou à Digne. Mais quel voyage à entreprendre !

C’est décidé, il irait à Aix. Les routes sont meilleures et plus sûres. Passant tout près de Sisteron, il saluerait son cousin au passage.

La côte fut raide pour les bœufs afin de traverser enfin St Geniez. Il suivit le chemin du vieux chêne, laissant le hameau de « U » derrière lui.

Son repas passe mal (sûrement les fruits) , son ventre est gonflé. Henri doit faire arrêter l’équipage à l’aplomb du grand chêne pour satisfaire d’urgence un besoin que l’on qualifie généralement de naturel.

Il s’éloigne seul vers les taillis qui bordent le chêne séculaire et à l’abris des regards de ses gens, s’accroupit sur l’herbe, protégé par de nombreux bouquets de genets.

Décembre 2013     J.P.   Projet de fin possible

CENTRE EXPERIMENTAL DES AMES

P.J. – RAPPORT DU PR. LAMBERTINI                                      LE VENDREDI 13 DECEMBRE 2513

La gendarmerie de Sisteron nous a présenté :   B.

• Age            environ 30 ans
• Sexe            indéterminé
• Cheveux            blonds
• Yeux            bleu
• Taille            1M68

Appréhendé en état de vagabondage sur la commune de St Géniez au lieu dit « U »

Cette personne n’a opposé aucune résistance, mais se distingue par l’émission quasi-permanente de cris stridents et semble ne pouvoir s’exprimer qu’ainsi.

M. le Préfet à fait procéder à une mise en isolement forcé et un internement d’office au département psy du C.E.A. car elle portait une combinaison spéciale CEA datant approximativement des années 2300.

Suite à une première consultation, cet individu  semble asexué, et a probablement vécu de façon autonome et sauvage dans les landes de « U » depuis sa naissance.

Vendredi 27 décembre 2513

Sur décision préfectorale, nous procédons à l’internement à vie de cet individu.

Professeur LAMBERTINI.

EPILOGUE :

Stérilisé, B. n’eut jamais de descendance.

LE CRI S’EST ETEINT DEFINITIVEMENT SUR LA LANDE AUX GENETS.