1 – 2 – 3 – 4 Automnes Hivers Printemps Étés
1 – 2 – 3 – 4 Automnes Hivers Printemps Étés
1 – 2 – 3 – 4 – Automnes Hivers Printemps Étés
Était-ce le jour ou bien la nuit quand je suis né ?
Est-ce donc de l'ombre ou d'la lumière d'on m'a tiré ?
Serait-ce la vie ou bien la joie qui m'attirait ?
De quel repli, de quel secret me suis-je extrait ?
Et dis-moi, toi que j'entrevois
Qui m'est caché au bout d'mes doigts
Mais qui est-ce qui m'a écrit-vallonné ?
L'aube apparaît, je pose mon stylo
Me tais et observe, observe le paysage
Le pays sage par monts et par mots
La paix des feuilles à venir
D'un vif printemps, d'un chaud été
Du si bel automne jusqu'à l'hiver du décor
Messages à frémir dans le vent
Feuilles d'arbres qui soufflent, en moi et par vaux
D'arbres sans âges, d'arbres du partage
D'arbres du passage de l'un à l'autre âge
1 – 2 – 3 – 4 – Automnes Hivers Printemps Étés
La lune éclaire, le soleil luit
Était-ce le jour, était-ce la nuit
Que nous allions à deux si beaux
Que nous allions au bord de l'eau
Gouttes d'ondes toujours s'effacent
Et nous glissons le long des jours
Miroirs tendus à nos amours
Dans l'infusion du temps qui passe
Croque et croque le trognon
Passe et passe les passions
Passe et passe et puis repasse
Passe et passe et nous passons
1 – 2 – 3 – 4 – Automnes Hivers Printemps Étés
Demain, les bourgeons pointeront
Demain, les feuilles apparaîtront
Demain, les oiseaux reviendront
Ce serait comme si c'était rond
Ce cercle s'enchaîne sans aucunes peines
Toujours il se délivre des chaînes
Qui semblent entraver la plaine
Et puis les bois, et puis les champs
Quand à la traîne semble le temps
1 – 2 – 3 – 4 Automnes Hivers Printemps Étés
Il est des temps où tout s'entête
Il est des temps où tout s'arrête
La roue qui tourne n'est qu'illusion
Quand coule la lave en fusion
Dedans l'espace sidéral
Ainsi que dans vide sidérant
Et dans aussi les corps qui râlent
Allant venant éternellement
Flammèches léchant les corps si nus
Il est des temps si suspendus
Bien au-delà des apparences
Dont on n'connaît ni strophes ni stances
Tant transparents comme de la glace
Qui se fichent bien d'actions de grâces
1 – 2 – 3 – 4 – Automnes Hivers Printemps Étés
Au cœur d'étoiles se tisse l'étang
Temps d'infinie chaleur
Temps d'infinie froideur
Grains de poussière s'agglomérant
Donnant naissance à Lune et Terre
Et puis enfin l'idée de Mère
Sel-là issu d'abysses de Mer
Inventons donc le nombre Pair
Pour que d'la Mère et puis du Père
Surgisse le nombre doux-amer
Qui ne pourra que être entier
Qui comptera années passées
Et puis aussi celles à venir
L'aube apparaît, je pose mon stylo
Me tais et observe, observe le paysage
Le pays sage par monts et par mots
La paix des feuilles à venir
D'un vif printemps, d'un chaud été
Du si bel automne jusqu'à l'hiver du décor
Messages à frémir dans le vent
Feuilles d'arbres qui soufflent, en moi et par vaux
D'arbres sans âges, d'arbres du partage
D'arbres du passage de l'un à l'autre âge
1 – 2 – 3 – 4 – Automnes Hivers Printemps Étés
Où faudra-t-il commencer
Le doux conte de nos années
Et le décompte des damnés
Du bout des doigts, nombres premiers
Le belcanto des âmes nées
Depuis l'printemps jusqu'à l'automne
Depuis que nous mangeons des pommes
Et qu'on s'blotti devant les âtres
Nichées aux creux des bras des êtres ?
1 – 2 – 3 – 4 – Automnes Hivers Printemps Étés
Grains de poussières articulés
Vivrions-nous qu'un seul été ?
Germerions-nous tous les hivers ?
Au sol se tisse l'ombre des solstices
Et tout c'beau monde qui fait la noce
Succédera aux équinoxes
Tous ces bonshommes, ceux qui se hissent
De la poussière à la poussière
Et puis ceux-ci ouvrent les yeux
Au creux de l'ombre à la lumière
Aux crins de l'âne et puis des bœufs
Et puis ceux-là ferment les yeux
De l'encrier je ne vois qu'eux
Écrire-crier les états-d'âmes
Cycles des Hommes et puis des Femmes
1 – 2 – 3 – 4
Grains de poussières articulés
Automnes Hiver Printemps Étés
A tous ceux-là qui ont été
A tous ceux-ci qui vont téter
A l'encre jetée qui va couler
Sur ce papier aux flammes voué
Et dis-moi toi que j'entrevois
Qui m'est caché au bout d'mes doigts
Toi qui me semble si près du but
Toi qui est l'arbre du début
Que sont mes feuilles devenues ?
Et dis-moi toi que j'entrevois
Qui m'est caché au bout d'mes doigts
Dis-moi pourquoi l'aube apparaît
Du vif printemps, du chaud été
Pourquoi du bel automne à l'hiver du décor
D'en haut du ciel au fond des corps
Pourquoi d'arbres sans âges, d'arbres du partage
D'arbres du passage de l'un à l'autre âge
Par qui les feuilles sont revenues ?
Dis-moi alors toi si près du but
Toi qui est l'arbre du début
Dis-moi pour quelles merveilles sève mue ?
Et dis-moi toi si près du but
Toi qui est l'arbre du début
Pourquoi s'éveille feuille nue ?
Pour qui s'effeuille l'Éve nue ?
Gilles LLORET